Paul Michael Glaser
Retour à "Réalisateurs"Nom de naissance | Paul Manfred Glaser |
Nationalité | Américain |
Naissance | Le 25 mars 1943 à Cambridge, Massachussetts (USA) |
Age | 81 ans |
Participation | Réalisateur de 3 épisodes |
Fils de Samuel et Dorothy Glaser, respectivement architecte et mère au foyer, Paul Manfred Glaser (de son vrai nom) naît à Cambridge (Massachusetts) le 25 mars 1943. Dernier d’une famille de trois enfants (il a deux grandes sœurs, Phyllis et Priscilla), il grandit à l’écart de ses parents et de ses sœurs, en raison de la santé fragile de sa mère. Dès son plus jeune âge, pour pallier à cette solitude, il rêve dans son monde imaginaire de rôles à la Errol Flynn et de chevauchées fantastiques.
A 22 ans, en 1966, il s’inscrit dans la section art dramatique à l’Université de Tulane (Nouvelle-Orléans) où il obtient une maîtrise en anglais et en théâtre. Durant cette période, il a pour compagnons de chambrée le futur producteur Bruce Paltrow (père de Gwyneth) et Andy Summers, futur guitariste du groupe The Police (avec Sting et Stewart Copeland). Après une expérience à la Royal Academy of Dramatic Arts de Londres qui lui ouvre les portes de l’Université de Boston, l’apprenti comédien y décroche un Master d’acteur et de réalisation.
Il décide alors de partir pour New York où il se lance dans une carrière au théâtre dans des productions off-Broadway. Il apparaît notamment dans The Man In The Glass Booth, une pièce de Robert Shaw, aux côtés de Donald Pleasence. Après plusieurs rôles dans diverses pièces, le réalisateur Norman Jewison (L’affaire Thomas Crown, Rollerball, …) le remarque et lui propose, en 1971, le rôle de Perchik dans l’adaptation au cinéma de la célèbre pièce de théâtre Un violon sur le toit (Fiddler on the Roof).
Le film rencontre le succès et lui permet, entre 1972 et 1975, de participer à plusieurs séries télévisées très populaires comme Kojak, Cannon, Les Rues de San Francisco, Deux cents dollars plus les frais, … En 1975, Paul Michael Glaser tente sa chance au casting d’une nouvelle série policière produite par le très prolifique producteur Aaron Spelling. Son titre : Starsky & Hutch. Lors des auditions, il n’y croyait pas trop et pourtant, il est retenu pour incarner le sympathique détective David Starsky. La série connaît un grand succès aux USA et en Europe, en raison de la réelle alchimie qu’il partage avec son partenaire à l’écran, David "Hutch" Soul.
1975 est une grande année dans la vie de l’acteur. Outre ce rôle qui lui apporte un certain succès et un confort financier appréciables, il rencontre Elisabeth Meyer qui deviendra sa femme. Plutôt que de s’afficher dans de futiles soirées à paillettes hollywoodiennes, le comédien préfère passer son temps libre avec elle, protégeant sa vie privée autant que possible des excès de la gloire.
C’est également à cette époque qu’il noue une grande amitié avec un jeune scénariste engagé pour écrire 4 épisodes de Starsky & Hutch : Michael Mann. En 1976, profitant de la pause estivale de sa série policière, Glaser incarne le rôle d’Houdini, le célèbre illusionniste dans le téléfilm The Great Houdini, aux côtés de Bill Bixby (L’Incroyable Hulk).
Au terme de la seconde saison de Starsky & Hutch, Paul se lasse de son personnage et tente, sans succès, de faire annuler son contrat le liant à Spelling. En compensation, son salaire hebdomadaire passe de 10.000 $ par épisode à 40.000 $. Il est vrai qu’à partir de la 3ème saison, la série policière perd son côté polar urbain, rappelant par moments L’Inspecteur Harry. A la place, le spectateur a droit à des intrigues farfelues où il voit nos deux flics partir sur une île paradisiaque sous la coupe d’un prêtre vaudou ou encore exercer des missions d’infiltration…déguisés en coiffeurs ! Quand ce n’est pas en mime ou en Charlot…
Egalement attiré par les sirènes du cinéma, David Soul, attrape la grosse tête et déclare à la presse qu’il "ne va pas continuer à jouer dans une série alimentaire". Bref, l’ambiance se dégrade et la qualité de la série s’en ressent. Au terme de sa quatrième saison, après 89 épisodes tournés dont 5 mis en scène par Paul Michael Glaser, Starsky & Hutch est annulée, notamment en raison des baisses d’audience et surtout des prétentions salariales des deux vedettes. Spelling jette l’éponge pour se consacrer à ses autres séries (Drôles de dames, La croisière s’amuse, Pour l’amour du risque, …).
Suite à l’annulation de Starsky & Hutch, Paul Michael Glaser se lance, dès 1980, dans une carrière cinéma en incarnant le Dr. Peter Ross dans Phobia, un thriller réalisé par le légendaire John Huston (Le Faucon maltais, L’honneur des Prizzi, …). Le film est un échec, l’acteur ayant visiblement été trop marqué dans l’esprit du public par le personnage de Starsky. Sans se décourager, il se tourne alors vers une carrière de réalisateur, tout en continuant de jouer dans diverses séries, téléfilms et films.
En 1980 toujours, un drame terrible frappe sa famille : lors de l’accouchement difficile de leur premier enfant, une petite fille prénommée Ariel ; Elisabeth est contaminée par le virus VIH lors d’une transfusion sanguine. Atteinte du SIDA, elle crée la fondation Elizabeth Glaser Pediatric AIDS Foundation en vue de sensibiliser le grand public à cette maladie peu connue qui, à la même époque, emporta l’acteur de cinéma Rock Hudson. Le couple a encore un second enfant, Jake, né en 1984. Miraculeusement, le comédien n’est pas atteint par la maladie.
En 1985, sa carrière de réalisateur décolle quand son ami Michael Mann fait appel à ses services pour réaliser plusieurs épisodes d’une nouvelle série policière qu’il produit et qui rencontre un succès fracassant sur NBC : Deux flics à Miami (Miami Vice). Paul Michael Glaser réalise 3 épisodes, parmi les plus mémorables : 2 sur la saison 1 (Le Retour de Calderone 2ème partie - Calderone’s Demise, épisode 5 et Y a pas de sot métier - Smuggler’s blues, épisode 15) et surtout, le double épisode qui ouvre la saison 2 : Le retour du fils prodigue (Prodigal Son, épisode 23) où Crockett et Tubbs affrontent de grands dangers, de Bogota à New York. Le réalisateur montre son savoir-faire dans les scènes d’action et de fusillades, particulièrement efficaces pour l’époque.
Après ce dernier épisode, Paul Michael Glaser n’en tourna plus d’autre. Sans doute en raison de ses relations avec Don Johnson qui mirent plusieurs fois ses nerfs à rude épreuve. Auréolé du récent succès de Miami Vice, Johnson n’hésitait pas à jouer les divas et à se faire attendre sur le plateau de tournage, arrivant fréquemment en retard tout comme son partenaire à l’écran, Philip Michael Thomas (Tubbs). Paul et son assistant réalisateur durent se fâcher à plusieurs reprises avant que les vedettes ne daignent se présenter. Dans une vidéo sur YouTube, consacrée aux coulisses de Deux flics à Miami, il évoque la situation.
En 1986, l’ex-Starsky passe du petit écran vers celui du cinéma en tournant Le mal par le mal (Band of the Hand, produit par Michael Mann), un film d’action où une bande de jeunes affronte des trafiquants de drogue à Miami, réutilisant certains décors et acteurs de Deux flics à Miami. Le film ne rencontra pas le succès escompté, malgré quelques moments intéressants.
En 1987, il a plus de chance avec The Running Man où Arnold Schwarzenegger incarne un homme traqué par des chasseurs dans un monde futuriste cruel. Les relations avec la star autrichienne sont tendues puisque le colosse du cinéma lui préférait le réalisateur Andy Davis (Le Fugitif, Piège en haute mer), initialement prévu. Schwarzy n’hésite d’ailleurs pas à écorner Glaser dans sa biographie, Total recall, le qualifiant de réalisateur de télévision. Qu’importe, le film remporta un grand succès commercial.
Malheureusement, la santé de ses proches décline et la nouvelle horrible tombe : sa fille Ariel décède en 1988, à 8 ans. L’acteur-réalisateur préfère mettre sa carrière entre parenthèses pour se consacrer à sa famille. A son tour, Elisabeth sera emportée par la maladie en 1994. Une épreuve terrible qui le marquera à jamais.
Après le décès d’Elisabeth, Paul Michael Glaser préside la Fondation Elisabeth Glaser où il témoigne en faveur des victimes du VIH devant le Congrès des Etats-Unis, rencontre d’importants chefs d’état dont le Président Ronald Reagan et organise des levées de fonds pour la Fondation jusqu’en 2002.
Entre 1994 et 1998, le réalisateur se console en retrouvant les plateaux de cinéma pour mettre en scène deux sympathiques comédies sportives : Un joueur à la hauteur (The Air Up There) avec Kevin Bacon et Kazaam avec la star des Los Angeles Lakers, Shaquille O’Neal.
En 1996, il épouse Tracy Barone, une productrice, avec qui il aura une fille, Zoe Anne, née en 1997. Le couple divorce en 2007, à la demande du comédien.
A partir de 2002, Paul Michael Glaser revient à ses premières amours et retourne derrière la caméra pour y réaliser plusieurs épisodes de séries :
- Espions d’état (The Agency, 3 épisodes, 2002) ;
- Mister Sterling (2003) ;
- Amy (Judging Amy, 2 épisodes, 2001 - 2003) ;
- Robbery Homicide Division, série policière de Michael Mann (3 épisodes, 2003) ;
- The Lion’s Den (2003) ;
- New York 911 (Third Watch, 2004, 1 épisode dans lequel il joue également) ;
- E-Ring (2006, 1 épisode) ;
- Las Vegas (2005 - 2007, 4 épisodes dont un hilarant avec Sylvester Stallone et plusieurs avec Tom Selleck),
- Raines (2007, 1 épisode) et enfin,
- Esprits criminels (Criminal Minds, 2008, 1 épisode dans lequel il joue également et brièvement un policier).
Parallèlement, on peut encore l’apercevoir dans des seconds rôles au cinéma : Tout peut arriver (Something’s Gotta Give), une comédie de 2004 avec Jack Nicholson et Diane Keaton. En 2005, il accepte de figurer, avec son vieux copain David Soul, dans l’adaptation cinéma ratée de Starsky & Hutch. A la fin du film, on y aperçoit les deux compères dans les rôles de deux vendeurs de la nouvelle Gran Torino, passant le flambeau à leurs doubles cinématographiques, Ben Stiller et Owen Wilson. En 2007, il apparaît encore dans Live! où il incarne un directeur de chaîne de télévision.
Depuis, Paul Michael Glaser continue d’apparaître dans plusieurs séries policières et dramatiques très populaires : The Closer et Numbers en 2008, Mentalist en 2009 et Ray Donovan, en 2013, aux côtés de Jon Voight et Liev Schreiber. Le comédien prête également sa voix à des personnages de film d’animation puisqu’en 2010, il interpréta Kjeld Playwell dans Lego : les aventures de Clutch Powers.
En avril 2011, de passage en Belgique où il fut invité comme Président du Festival du Film policier de Liège, Paul Michael Glaser accepta de dédicacer une réplique de la Ford Torino, retapée par un fan belge. De l’aveu de ce dernier ainsi que de Ben Stiller qui l’incarna sur grand écran, c’est un homme d’une grande gentillesse, disponible et d’une discrétion exemplaire.
Acteur généreux et téléaste de talent, ayant affronté de terribles événements privés comme les egos démesurés de stars capricieuses, Paul Michael Glaser prouve que, malgré les épreuves de la vie, celle-ci mérite d’être vécue et qu’il reste de belles choses à vivre. Une belle leçon d’humanité venant d’un acteur qu’on a toujours énormément de plaisir à revoir à la télévision et au cinéma.
by Noogie Moreno
Combien font trois + un ?