Lou Rodriguez

Chemise à carreaux bleus, cravate marron et cigare au coin des lèvres, le lieutenant Rodriguez semble tout droit venu de l’équipe formée par Mike Stone et Steve Keller à San Francisco. Cela fait pourtant plusieurs années qu’il dirige la brigade des mœurs du Métro Dade lorsque Calderone y débarque en 1984. Cela fait alors six ans qu’il travaille avec Crockett, six ans qu’il freine les ardeurs de cette tête brûlée.
« Ta Gueule Crockett ! Je vais t’expliquer … »
Lou Rodriguez dans Deux Flics à Miami

Un style très « Seventies »

La première apparition du Lieutenant est liée à la mort d’Eddie Rivera, tué dans une explosion commanditée par Calderone. Lou Rodriguez apparait sous le pont de la 395 au milieu des véhicules de secours et sous le regard des badauds. Il semble impassible et pourtant, lorsque Switek et Zito ironisent : « il est dégueulasse votre sens de l’humour ».

Lou Rodriguez est un flic à l’ancienne, proche de son équipe, posé et chaleureux. Il sait néanmoins faire preuve d’autorité. Et comme pour tous les détenteurs de l’autorité habituellement calmes, lorsque le ton monte les yeux se baissent :

« Tu te crois toujours sur ton stade de football, pas vrai Sonny ? »
 Lou Rodriguez dans Deux flics à Miami

Le lieutenant Rodriguez a été informé par les supérieurs de Tubbs de son arrivée (du moins c’est ce qu’il croit). C’est donc lui qui justifie sa présence auprès d’un Crockett exaspéré. Lorsque les deux détectives réalisent qu’ils enquêtent sur le même trafiquant, Rodriguez leur suggère de collaborer. L’idée ne les emballe pas plus que ça. Et pourtant …

« Ecoutez ! Au lieu de vous bouffer le nez,
vous ne croyez pas que vous devriez faire équipe ? »
 Lou Rodriguez dans Deux flics à Miami

Ce soutien n’empêchera pas Rico de soupçonner Rodriguez de corruption. Portant un regard extérieur sur la situation, il enquête discrètement sur les membres de la brigade. Les 18000 dollars fraichement versés sur le compte du lieutenant le font réfléchir. Il en parle à Crockett qui balaye l’idée. Cependant l’inscription d’Hector Rodriguez à l’école privée « Cœur Immaculé » sèmera le doute dans l’esprit du policier. A tord.

La première enquête passée, Rodriguez voit son équipe se reconstruire en la présence de Tubbs. Les affaires suivantes atteignent toutefois sa sensibilité à plusieurs reprises. Dans Haut les cœurs, il se voit annoncer la mort de Penny Mc Graw à ses parents. Un exercice difficile pour ce père de deux enfants. L’enquête enfin bouclée, l’équipe se réunit dans un bar pour un moment convivial. L’arrivée du lieutenant en changera l’ambiance, lorsqu’il informe Crockett et Tubbs du suicide d’Arthur Lawson au son de Masquerade. Peu de temps après, dans Pas de Panique deux autres détectives de la brigade se font abattre : Bobby Price et Jack Esteban. Pas facile de manager une équipe lorsqu’elle est touchée en plein cœur …

« ça suffit Crockett, ça suffit ! »
Lou Rodriguez dans Pas de panique 

Une balle pour Crockett

Fin 1984, Calderone est de retour. Décidé à prendre sa revanche il finance un contrat sur la tête de Crockett, le flic qui l’a arrêté. Il embauche pour cela Ludovici Armstrong, alias l’Argentin. Lorsque son hôtel est investi par la brigade, une liste de huit noms attire leur attention. Huit noms, six morts. Crockett est le numéro 8.

Rodriguez place immédiatement la famille Crockett sous protection. Caroline et Billy sont placés dans une propriété surveillée. Sonny doit les y rejoindre mais résiste. Lou lui ordonne de se tenir à l’écart de l’enquête

« Vous voulez m’apprendre mon boulot ??
Vous allez vous mettre à l’ombre avec votre petite famille, vous entendez ?
Et je vous attacherai à un radiateur s’il le faut (…).
Allez, on y va »
  Rodriguez à Crockett dans Le retour de Calderone (partie 1)

Pour être sûr que son poulain lui obéisse, Rodriguez l’accompagne en personne. Un passage par le Saint Vitus s’avère nécessaire pour récupérer quelques affaires. S’impatientant sur le pont, Rodriguez scrute machinalement la marina. Un reflet en haut de la Freedom Tower attire son attention, il se précipite « Crockett !! ». Une détonation, une balle qui ricoche. Les deux policiers roulent. Lorsque Crockett se redresse arme au poing, il ne peut que constater l’ampleur des dégâts : Lou est touché au thorax.

Dans la salle d’attente, à la sortie du bloc, la tension est palpable. Crockett fait les cent pas aux cotés de la femme et des enfants de son ami. Le chirurgien donne des informations mitigées à la famille. Rico n’est pas dupe et interpelle le médecin. De professionnel à professionnel, sa réponse est sans détour : « Importante hémorragie. Il a un trou énorme. On lui a tiré dessus avec quoi ? Un fusil à éléphant ? »

Effectivement, Lou Rodriguez ne s’en remet pas et laisse la brigade désemparée.

« Il se trouve que cet homme je le considère comme étant
surement le flic le plus intègre que j’ai connu
 et je travaille avec lui depuis six ans »
Crockett à propos de Lou Rodriguez
dans Deux flics à miami

by ZAQ178