Castillo en Europe : un chic type ! - Billet
Retour à "Articles"Avec sa tête patibulaire et vérolée, Edward James Olmos a commencé sa carrière dans des petits rôles au milieu des années 70, jouant dans des séries très populaires comme Kojak, Starsky & Hutch, Police Story, … avant de percer dans notre série préférée : Deux Flics à Miami (Miami Vice) en 1984. Une rencontre étonnante et émouvante dont voici le compte-rendu.
Le samedi 15 juin 2019, était un moment spécial de ma vie ! D’autant plus étonnant que tout s’est fait très vite. A peine une semaine plus tôt, j’apprends que l’incroyable se produit : EDWARD JAMES OLMOS en personne, le Lieutenant Castillo de la série Deux Flics à Miami et le Commander Adama de Battlestar Galactica, vient au COMIC CON à Munich (Allemagne).
Ni une, ni deux, je réalise un vieux rêve, achète mes tickets d’avion et d’entrée et me rends sur place. Parti à l’aurore, j’arrive vers 11h00 et m’attendais à voir quelqu’un d’assez froid et renfermé comme Castillo et là, incroyable, je tombe sur un homme charmant, souriant, accessible, à l’écoute ; bref généreux !
Quand je lui ai dit qu'il m'avait beaucoup aidé pour réussir mes études après l’avoir vu dans le film Stand & Deliver (1989) où il jouait un prof de maths qui aide ses élèves à étudier et réussir, il m’a fait un immense sourire. J’ai terminé en ajoutant que Castillo était ma source d'inspiration pour rester calme face aux dangers de la vie. Il me dit merci avec m'a dédicacé la photo en écrivant : « Emmanuel Merci pour toute votre amitié et respect. C'était super de vous rencontrer. Lieutenant Martin Castillo "Miami Vice" Edward James Olmos 15.6.2019 ».
Normalement, on passe juste pour avoir son autographe et un peu plus tard sa photo mais comme il était disponible, je tente le coup et lui demande si je peux lui poser quelques questions personnelles sur la série (il était à 1 m de moi) et voici ce qu’Edward James Olmos m'a dit sur les coulisses de la série Deux Flics à Miami :
« On ne se voyait pas sur le plan social avec les autres acteurs en dehors du tournage. On était tous très fatigués après de longues journées de tournage et il fallait recommencer le lendemain. Curieusement, je n’ai plus gardé de contacts avec mes partenaires après la fin de la série car je n'ai jamais arrêté de travailler depuis. Mais récemment, j’ai recontacté Philip Michael Thomas qui est un chic type et je revois de temps à autre Saundra Santiago qui est super aussi.
Concernant mon personnage du Lieutenant Castillo, Michael Mann m’a laissé le contrôle créatif total et j’ai pu façonner Castillo comme je le voulais. C’était vraiment inédit à l’époque et même si la série était difficile à tourner, je garde un excellent souvenir de cette époque. Il y avait aussi de terribles réalisateurs comme Bill Duke qui était adorable et Paul Michael Glaser (Starsky & Hutch) que je revois aussi parfois lors de conventions aux USA. C’est un homme gentil et très professionnel. »
L’après-midi, vers 15h30, a lieu une rencontre avec le public. Chacun peut lui poser des questions, notamment sur Galactica mais encore sur sa carrière et également ses relations avec Mary McDonnell, sa partenaire dans la série spatiale qui est devenue une amie proche dans la vie.
Je lui demande donc : « Les plus âgés parmi nous ici se souviennent de vous dans le rôle du célèbre Lieutenant Castillo dans la série Miami Vice. Pouvez-vous nous expliquer ce que vous avez le plus aimé en jouant ce personnage fascinant ? ».
Voici la vidéo et la traduction française de ce qui s’y dit :
« Une des meilleures expériences que j’ai eu dans ma vie, c’était Miami Vice. Combien d’entre vous ont vu Miami Vice ? (il lève la main et les gens crient et lèvent la main). OK, environ 13. (RIRES) Ce que je peux dire à propos de ce personnage, c’est que j’ai eu la chance de pouvoir avoir un contrôle créatif sur ce personnage. Car j’ai fait des choix et pris des décisions qui l’ont rendu complètement différent de ce qui se voyait dans les programmes télévisés à l’époque. Tout d’abord, je n’ai jamais souri pendant 5 ans. Jamais. Mary McDonnell intervient et dit : « Et bien, tu ne souriais jamais non plus dans Battlestar Galactica » (RIRES). EJO répond : « Mais si, à chaque fois qu’on fumait au-dessus de la rivière » (RIRES) MMD répond : « Oui, c’est vrai et je ne sais pas ce qui t’a poussé à le faire mais tu souriais »). Mais c’était un personnage que j’ai eu la grande chance de pouvoir créer. C’était un des avantages que j’ai eu sur cette série, c’était que j’avais eu le contrôle créatif, sinon cela n’aurait pas eu lieu de cette manière. Dès le début, j’ai été amené à devenir une menace pour les deux acteurs principaux, Tubbs et Crockett. Je suis devenu leur Némésis, contre eux. Ce qui était une très bonne chose pour la série car tout le monde était vraiment de leur côté mais ils ne m’aimaient pas beaucoup car je n’étais jamais souriant, ni ne leur répondais, ni gentil. Je ne les regardais même pas quand ils me parlaient. Je faisais une scène entière sans les regarder. Tout ça était planifié, il y avait une raison pour tout ça. Et cela a vraiment aidé à créer une sensation dans la série qui n’aurait pas été là sans ça. J’étais plein de gratitude qu’ils (la production) me permettent de faire ça. La plupart du temps, je parlais au mur. J’ai fait la plupart du temps mon jeu de comédien à un mur. Et ils me filmaient à l’arrière de la tête. Pour ceux qui n’ont jamais vu la série, vous pourriez dire : « Pourquoi avez-vous fait ça ? » Et je l’ai fait à cause de la relation que j’avais avec les deux personnages, Crockett et Tubbs. Et cela en est arrivé à un point où c’est devenu une tension qui était très bonne, ça a très bien marché. » Mary McDonnell intervient et dit : « Il est très bon pour faire ça car au début de Battlestar, son personnage et le mien ne s’aimaient pas et je devais rester très forte. Ce type trouve des manières pour vous faire sentir très petite. Et puis, il dit « Oh bien ! » (RIRES). EJO répond : « Qu’est-ce que je vais vous dire ? J’aime cette femme. » (RIRES).
Ensuite, je vais le revoir pour faire une photo ensemble (je mesure 1m98 et lui 1m74), il me fait à nouveau un grand sourire et me tape sur l’épaule comme un père bienveillant envers son fils en me disant : « C’était une bonne question tout à l’heure, merci de l’avoir posée. » On pose, on fait la photo, on se quitte avec un grand sourire. Une belle rencontre humaine avec un super comédien !
par Emmanuel Francq, fan ultime since 1985
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