Miami Herald Archives : The Sneak preview

Miami Herald Archives : The Sneak preview - Bonne lecture

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Miami Vice a cessé d’être diffusée il y a 30 ans.
Voici comment elle a changé la ville et la télévision

Le dernier épisode de « Miami Vice » a été diffusé le 21 mai 1989. Cinq ans plus tôt, la série faisait ses débuts sur NBC. Et elle a tout changé. Elle a changé la télévision. Elle a changé la musique. Elle a changé la carrière de parfaits inconnus et en a fait des stars. Elle a changé notre regard sur la ville.

Nous avons ressorti deux articles de Steve Sonsky concernant la série. Steve Sonsky était, à l’époque, rédacteur de sujets relatifs à la télévision pour le Miami Herald.

Le premier est un aperçu du pilote et de ce que les téléspectateurs pouvaient attendre de la série. La seconde est une évaluation cinq ans plus tard.

Maintenant, reprenons du début à la fin de «Miami Vice» au travers des archives du Miami Herald.

The Sneak preview

Publié le 14 juin 1984

Pour le meilleur ou pour le pire, Miami Vice va soit devenir un énorme succés, soit finir en note de bas de page dans l’histoire de la télévision US.

Pour le meilleur ou pour le pire, il n'y a jamais eu de programme télévisé comme Miami Vice.

C'est une série qui va faire parler d’elle. Ses éclairs de génie cinématographique, sa bande originale, mais aussi sa brutalité, son réalisme.

L’avant première du pilote de deux heures de cette future série policière a été projeté mercredi par la chaîne NBC à l’attention des critiques de télévision du pays. Selon ses producteurs, les 12 épisodes de Miami Vice (commande standard d’une première saison) seront entièrement tournés dans notre ville.

Pourquoi est-ce si différent? Laissez-nous vous expliquer.

Utilisant une technique de film très stylisée, une cinématographie éblouissante et, en toile de fond, la ville de Miami, le pilote, tourné ici au printemps dernier, ne ressemble à rien de ce qui est actuellement diffusé.

Le spectacle fait largement appel au son pop-rock contemporain. Lorsque la musique démarre, le dialogue se coupe et les images s’estompent. L'idée est de transformer la série en vidéo-clip dans chaque histoire.

Les scènes de bar, les poursuites en voiture, ou l’on voit les lignes épurées d’une Ferrari noire, les rues de Miami soulignées de blanc, sont à couper le souffle.

La série est plus destinée a un public adulte. Ne serait ce que par les deux principaux protagonistes. Par exemple, Sonny Crockett (interprété par Don Johnson), policier à la brigade des mœurs de la Metro Dade, voit son mariage, sa vie de famille dévastée du fait de son métier.

Et puis il y a le sexe et la violence.

Comme évoqué dans le titre de la série, Miami Vice (Les mœurs de Miami) est peut-être la série où la représentation graphique de la violence est la plus marquée. Toute série actuelle confondue. Les bureaux d’office du tourisme locaux vont faire la grimace.

Quand les gens se font tirer dessus, vous voyez les impacts de balle. Quand une voiture piégée explose, vous voyez les corps voler.

À mon avis, le décompte des corps était de 10 à la fin du pilote de 100 minutes, sans compter les retours en arrière. Ce n'est pas un spectacle pour les enfants.

De plus, dans une scène de bars de strip-tease, il doit y avoir plus de nudité féminine que montrée jusqu’ici à la télévision.

« Je pense qu'il serait difficile d'aborder le sujet qui nous intéresse sans montrer ce à quoi les policiers doivent faire face dans la rue », a déclaré Anthony Yerkovich, créateur et scenariste de Miami Vice. « Je dois avoir 200 pages de coupures de presse du Miami Herald, et la question est simplement de savoir à quel point vous voulez les rendre graphique. Vous voulez avoir un regard réaliste qui touche le public. Dans ce cas, je pense que cela est justifié. (Les censeurs médiatiques) ont estimé que c'était dans le contexte, et corroboré par le genre auquel nous avons affaire. »

Je dirais que la ville de Miami semble être belle, mais je suis convaincu que les habitants d’autres villes qui la verront, seront suffisamment intelligents pour comprendre que la vie quotidienne des habitants de Miami n’est pas la même que celle menée par deux flics de la brigade des moeurs.

Comme promis, le look unique de Miami confère au spectacle une qualité unique. Le pilote est très tropical, assez influencé par l’Art Déco.

Miami devient une ville de nuits noires, de ciels clairs et de larges boulevards, faite pour paraitre à la fois farouche et exotique. Une Casablanca des années 1980 correspondant à l’esprit de la série, principalement orienté vers le trafic de drogue en plein essor, les poursuites de police.

Le spectacle est coloré comme Miami, peint au pastel, et une grande partie de la ville est vue et admirée tout au long de l’épisode. Sonny Crockett vit sur un voilier accosté à la Miamarina avec son alligator, Elvis, qui, comme l’ennemi du capitaine Hook de Peter Pan, a avalé une horloge (la télévision, aussi sophistiquée soit-elle, reste toujours la télévision, même une série caractérisée par un réalisme extrême a besoin d’un peu de fantaisie).

Les images du générique pourraient servir de dépliant à l’office du tourisme. Une vague de surf récurrente (une sorte “Miami Five-O”) est ponctuée de flamants roses, de jai-alai, de lévriers, d'une rangée de Rolls-Royces, des tours de verre étincelantes de Brickell Avenue, de Biscayne Bay, de couchers de soleil, de plages, de voiliers, de l'hôtel Carlyle dans le quartier Art Deco, des juifs hassidiques de South Beach, de breakdancers dans un coin de rue animée et, enfin, le port de Miami.

La série affirme son look différent en le mariant à un son différent. C'est en fait l'idée même. La série a une bande-son rock contemporaine, et lorsque la musique joue - que ce soit “Miss You” des Rolling Stones à New York ou “Girls Just Want to Have Fun” de Cyndi Lauper à Haulover Beach - le dialogue se coupe, ralentis et cinématographiquent s’entremêlent.

Le président de la NBC, Brandon Tartikoff, a expliqué mercredi qu'il pensait qu'un seul format vidéo musical ne pourrait jamais attirer un public suffisamment large en prime-time. Il a déclaré: « Je pense qu'il faut être conscient qu'il existe toute une génération de jeunes téléspectateurs qui ne font pas que regarder ces vidéos, mais qui attendent, parcequ’ils y ont été habitués, une haute qualité de production (des vidéos clips) ». « Nous essayons donc, a t-il dit, d’incorporer ce style à chaque fois que cela est possible, sans nuire à l’intégrité de la série ».

Il est arrivé parfois, dans le pilote de Miami Vice, que l’intrigue - un des deux policiers traque un baron de la drogue colombien - semble confuse.

Vous vous demandez si Miami Vice ne va pas privilégier la forme au dépend du fond. Si cela s'avère être le cas - et c’est très difficile à savoir en un seul épisode -, le succès de Miami Vice sera de courte durée et le gaspillage de talents et d’opportunités aura été terrible.

Tartikoff a laissé entendre qu'il ne s'attendait pas à un succès plus important que Falcon Crest sur CBS, mais que cela devrait être en mesure de battre Matt Houston, sur ABC, qu'il a qualifié de "tigre de papier ... qui a vraiment fait de l'audience par défaut"

Personne ne qualifiera jamais Matt Houston de considérable. Espérons que nous ne pourrons pas en dire autant de Miami Vice après ses débuts à la mi-septembre.

 

Article archive initialement publié sur le site du Miami Herald le 29 avril 2019.

Traduit avec passion par ZAQ178.

Publié le 25 février 2020 à 14:00:00
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